lundi 8 septembre 2014

6 fabulosos novillos-toros de Lagunajanda

Faire comme hier, se lever tôt, profiter de la fraicheur.
Rencontrer un novillero dans l'escalier de la hospederia, le trouver trop jeune et trop maigre pour aller se jouer la vie. Se souvenir de ce qu'il a fait la veille, se taire, et lui sourire. Regarder l'heure, 9h25, commencer à chercher une barrière. Détester la mamie qui s'est enracinée à la place idéale et jette des mauvais sorts quand tu tentes de te couler à côté d'elle. Renoncer. Reprendre ses recherches. 

Trouver une meilleure barrière, occupée par des jeunes et à l'ombre. Envisager de revenir sur ses pas pour aller narguer la vieille. Ne pas passer à l'acte et s'en vouloir un peu. Monter sur la barrière, s'installer inconfortablement dans un équilibre précaire. Réaliser rapidement que le soleil tourne vite à cette heure. Maudire la sorcière. Entendre le coup de feu. Attendre bouche bée. Les voir passer. Trouver ça bath.

Dégringoler de la barrière. Bousculer les autres. Ne pas s'excuser. Courir au café le plus proche. Voir l'arrivée de l'encierro aux arènes retransmise par la chaine de télé locale. Monter tranquillement à la plaza avec tous les autres. Avoir dans la poche 2 places pour la vaquilla matinale et proposer à une bande de gamines d'en profiter. En faire passer 4 devant et 2 derrière sous les yeux atterrés du gars de l'entrée. Lui expliquer qu'on ne parle pas bien espagnol et se faire sermonner au prétexte qu'il ne s'agit pas de parler espagnol mais de savoir compter jusqu'à deux. Hausser innocemment les épaules et promettre de ne pas lui servir la même chanson demain. Mentir.

Tendre le dos pour la très commerciale novillada de Lagunajanda. Prier pour que, s'il sortait un bon exemplaire, Gonzalo Caballero, Borja Jimenez ou Francisco Jose Espada songe à le mettre en valeur. Regretter que Dieu ait fait la sourde oreille. Ne pas envisager un instant que la prière fut mal dite. Le regretter d'autant plus amèrement qu'ils sont 2 à être sortis très intéressants. Se résigner à les voir toréer exactement comme les 4 autres. Supporter de moins en moins bien le "toreo mainstream", linéaire et culero des 3 novilleros du jour que seule la couleur du costume permet de différencier. Parier 10 dollars que, parmi eux, se trouvent au moins deux des figuras de demain. Être potentiellement riche à millions. Admettre toutefois sans marchander mon admiration, avoir vu trois très, très, très, très, très belles épées dans la soirée.

Aller manger une salade de tomate à l'ail accompagnée d'un tinto de verano. Reporter à demain l'écriture des cartes postales... S'endormir en se disant qu'on a bien de la chance d'être ici... 

Zanzibar

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